Travail, drague et cake au chocolat
Après la mort de Lucas, Lana se tapait une sacrée déprime.
La jeune femme tentait de compenser le manque de son père en engloutissant d’énormes parts de gâteau fourré bien gras.
Et oui Lana, personne n’est immunisé contre la graisse! C’est ce qui rend ce monde un peu moins injuste.
L’hiver s’abattit sur le quartier…
… apportant avec lui, en principe, la promesse d’un joyeux noël. Mais cette année-là, Lana n’avait pas le cœur à la fête.
« Y’a quoi dans ces cadeaux maman??? Demandait Clémentine, impatiente (oui, Clémentine était devenue enfant. Entre la mort des uns et des autres, on avait totalement zappé son anniversaire).
- Rien, c’est de la déco » répondait Lana, sans aucun ménagement.
De son côté Robin, après un relookage réussi, testait son nouveau pouvoir de séduction sur un vieil ami de la famille qu’elle trouvait à son goût. La conversation avait l’air pas mal engagée!
Là, t’en fais un peu trop Robin! Et puis c’est quoi cette tenue? On dirait une tenancière!
Décidément, niveau drague, Robin semblait parier sur la théorie du moindre vêtement. Aussi, à tous les coups, l’avait-elle attiré dans le jacuzzi juste pour pouvoir se montrer en maillot de bain … et prouver au zigoto dont j’avais oublié le nom que la marchandise était de qualité.
Elle finit par obtenir du zigoto en question son premier baiser…
… et même une demande en mariage! Bien joué Robin! Même si avec elle, les avancées pour l’émancipation et la dignité de la femme en prenaient un sacré coup.
Côté professionnel, ça allait beaucoup moins fort. La miss en était réduite à porter un déguisement moitié clown, moitié frite géante.
Son Don Juan lui, exerçait une profession honorable : il faisait carrière dans la médecine.
Très bientôt, un heureux évènement s’annonça. Ça méritait bien de faire aménager le futur père, celui dont je me rappelais toujours pas le prénom … Dans un élan de radinerie extrême, le futur père en question apporta sa contribution aux économies familiales à hauteur de … 1 simflouz. Tu te sens moins seule maintenant, Aline? T’es plus la tenante en chef du titre de Super clocharde. En plus vue sa profession, il allait pas rapporter grand-chose le lascar, c’était bien connu que les professions les plus honorables étaient aussi les plus mal payées.
M’enfin… Focalisons-nous sur le positif : Robin mit au monde au joli bébé (E-N-F-I-N un garçon! Finis les crêpages de chignon! ) du nom de Yoann.
Même le mec bizarre, déguisé en circuit électrique, vint la féliciter.
« La vie vous offre des êtres chers, puis vous les reprend… A quoi bon… » déplora Lana, aussi déprimante que le journal de 20h.
Lucas décida qu’il était temps de lui redonner goût à la vie … en la faisant frôler la crise cardiaque. Ils allaient vraiment finir par me la tuer!
« Arrête de t’apitoyer sur ton sort, Lana! Gronda-t-il. Tu as une petite fille, c’est la plus belle des bénédictions que la vie puisse t’offrir! »
Puisque c’était noël, Lana décida de suivre les conseils de son défunt père et de faire un petit effort.
« C’est de la déco c’ui-là aussi? » Demanda Clémentine, méfiante.
Une fois noël passé, et après avoir reçu la maison de poupée de ses rêves, il était temps pour Clémentine de fêter son anniversaire. En devenant ado, la jeune fille se découvrit un goût immodéré pour … l’argent. Une de plus (on avait déjà Robin qui la pauvre, devait pas amasser mousse, déguisée en grande frite …) !
Mais Clémentine semblait avoir d’autres ambitions : on la voyait souvent rôder près de la concession de son défunt grand-père…
Puis ce fut au tour de Lana de fêter son anniversaire. Dis donc Lana, tu l’as organisé au musée des horreurs ton annif‘? Ah non, c’est bien notre salon … grouillant d’invitées plus moches les unes que les autres.
Il fallait reconnaître que Maxis avait le sens de l’humour : il affubla une Lana qui broyait du noir à longueur de journées d’un pyjama rose pétant.
Commençait à y avoir un peu trop de fantômes dans cette baraque, même si on avait dégagé la tombe de Julien Desmarais. Au passage, vous notez que Lana était allée faire un tour chez le coiffeur. Parce qu’avec ses cheveux gris, elle avait l’air plus vieux que sa belle-mère!
Yoann grandit bien. Celui-dont-je-ne-me-rappelais-pas-le-nom et Robin s’occupèrent comme ils le purent de son éducation. Ils trouvaient même pas le temps de se marier, entre le job de l’un et de l’autre… A noter que Robin, lasse de se déguiser en frite graisseuse, avait changé de voie, et s’était lancée dans la biologie.
A ce propos, elle nous avait rapporté une récompense de carrière aussi inutile que dangereuse : une plante carnivore qu’il fallait nourrir régulièrement sous peine de la voir se mettre des invités non avertis sous la dent . Elle fut donc enfermée à double tour dans la serre.
Qu’est-ce que ça grandissait vite, à cet âge! Yoann était déjà un enfant. Et il ressemblait trait pour trait à sa mère, qui elle-même ressemblait à… Jeanne! M’enfin, on va dire que c’était un compliment.
Du reste, ça bossait dur à la maison! Quentin était sans cesse enfermé dans le garage, à gagner des points de compétence. Il ambitionnait de les maîtriser toutes, et était pas loin de réussir. Lui manquaient plus que quelques points en cuisine à obtenir grâce à la machine à bonbec rapportée par Lana.
Quelques mètres plus loin, le fiancé de Robin s’exerçait sur le mannequin en mousse qu’il avait ramené du travail. Hum … en général c’est mauvais signe d’extirper un organe vital… Pourvu qu’ils le laissent pas devenir chirurgien, celui-là…
Une autre machine, dans la caverne d’Ali Baba, attira son attention : la machine à chirurgie esthétique obtenue par Robin grâce à sa campagne publicitaire pour Macdo.
Blabla, c’est comme ça que je vais l’appeler, au lieu de rechercher tout le temps des périphrases, n’était pas content de son nez, ni de sa bouche.
Mais après quelques retouches dignes d’un vrai pro de la chirurgie (la machine, hein, pas lui …), Blabla se trouvait très beau gosse.
Lana, sur autorisation de Jeanne, avait décidé de rouvrir le commerce, resté fermé depuis la mort de Lucas.
Mais Jeanne étant propriétaire de la concession, elle tenait à veiller au grain. C’était son nom à elle qui allait être sali, si Lana faisait n’importe quoi. Celle-ci devait régulièrement rendre des comptes.
« C’est super, bon boulot Lana!
- Qu’est-ce qu’elle me touche celle là » pensa la rouquine si fort qu‘on aurait presque pu l‘entendre.
Bosser dur, disais-je, c’était le mot d’ordre du moment. Blabla avait même décidé d’en faire son modèle d’éducation.
« Tu sais Yoann ce qui compte dans la vie, c’est avant tout d’avoir des promotions…
… et de gagner beaucoup de fric ».
Il montrait pas vraiment l’exemple, Blabla. Il nous rapportait péniblement quelques 1 000 simflouzes et des poussières alors qu‘il passait 8 heures par jour au travail. Autant dire qu’il était pas cher payé de l’heure.
Yoann, de toute manière, avait bien d‘autres préoccupations : à force de s’enfiler des hamburgers, il était devenu gros comme une patate.
L’indice de masse corporelle des membres de cette famille commençait à poindre vers l’obésité, décidément! Le frigo était régulièrement visité à n’importe quelle heure de la journée …
… Ou de la nuit.
« Yoann??? »
« Je croyais que ton père t’avait dit de manger des aliments moins riches, rappela Clémentine. C’est pour ton bien! »
Surtout qu’avec l’adolescence qui s’annonçait, le pauvre gars risquait fort de se faire railler…
Être l’intello de la classe, c’était déjà un sacré handicap. Alors si en plus il faisait pas attention à son poids, pour sûr qu’il serait bizuté au lycée…
Mais Clémentine trouva à la fois la solution au problème de Yoann et à sa propre soif d’ambition : entrer dans une école privée. Elle réussit à convaincre Quentin de cuisiner du homard et Lana de faire la carpette devant le proviseur (ce qu’elle faisait déjà devant Jeanne, de toute manière).
Ce gros morfale se gava à s’en faire péter la panse.
Et en partant, il annonça que Clémentine et Yoann étaient reçus dans son école privée. La jeune fille était aux anges. Petite parenthèse, vous avez sans doute remarqué le retour de Newton au sein de la famille …
… Figurez-vous que c’était Lana, en le trouvant blessé devant le commerce, qui l’avait (à nouveau) recueilli. Maintenant qu’on n’avait plus d’animal et que j’avais enfin la paix, fallait qu’elle fiche tout en l’air celle là, en se la jouant Brigitte Bardot! Et c’était pas tout …
Non contente d’avoir un seul animal à la maison, elle profita de l’offrande d’une lampe magique (décidément la bohémienne, elle savait pas à qui d‘autre les refiler ses lampes ou bien?!) à Yoann (mais bon, Lana s’était jamais gênée pour faire des vœux à la place des autres …) pour demander au génie de ressusciter Luckyly, son regretté compagnon. On avait donc à nouveau deux tonneaux de poils à la maison.
De son côté, Quentin réussit enfin à maîtriser toutes les compétences (il lui avait fallu récupérer un point de charisme perdu au travail).
C’était même devenu son sujet de conversation (et d’autosatisfaction) favori.
Dans le même ordre d’idée, Clémentine s’astreignait à travailler nuit et jour ses compétences pour décrocher le plus de bourses possibles …
… En la voyant travailler aussi dur, personne n’osait lui avouer qu’il n’avait jamais été envisagé qu’elle fasse des études. Maintenant que Robin nous avait ramené à peu près toutes les récompenses de carrière possibles, on ne voyait plus l’intérêt de débloquer des fonds pour qu’une autre aille perdre quatre ans à étudier au lieu de travailler de suite, surtout après tous les points de compétence que Clémentine avait réussi à grapiller. C’aurait été du gâchis.
Je finis sur une note plus légère : Finalement, ça servait à rien d’aller à Montsimpa pour en connaître les potins, les potins de Montsimpa venaient à nous …